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Pendant longtemps, la contraception a été surtout assumée par les femmes, en particulier grâce à la pilule contraceptive. Et si les hommes en prenaient davantage la responsabilité ? Des méthodes efficaces existent-elles déjà ?
Connais-tu la série Éducation sexuelle ? Cette série tente de faire tomber les tabous sur la sexualité, ou plutôt les sexualités. Elle aborde notamment la question de la contraception. Qu’est-ce que la contraception exactement ? Il s’agit des méthodes permettant d’éviter une grossesse tout en ayant une vie sexuelle active. Les méthodes de contraception féminine sont nombreuses, mais qu’en est-il des méthodes masculines ?
Une des méthodes bien connues consiste à empêcher la rencontre entre les spermatozoïdes et l’ovule. Pour cela, le préservatif est très efficace. Il a l’avantage d’être la seule méthode permettant également de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles (IST). En revanche, la méthode du retrait (retirer le pénis avant l’éjaculation) n’est pas très fiable.
Une autre méthode est la stérilisation, c’est-à-dire la perte de la capacité à procréer. La vasectomie est l’une de ces méthodes, consistant à bloquer ou couper les canaux qui transportent les spermatozoïdes. Cela n’empêche pas l’éjaculation, mais le sperme ne contient plus de spermatozoïdes (ou en en contient trop peu pour permettre de féconder un ovule). L’opération est réversible, mais les chances de retrouver sa fertilité sont de 60 à 90 %. Plus la vasectomie est ancienne, plus les chances de redevenir fertile diminuent. Cette méthode est efficace, mais n’est pas recommandée dans toutes les situations.
On tente d’améliorer la vasectomie en la rendant davantage réversible. Un gel est en cours d’étude. Injecté dans les canaux au-dessus des testicules, ce gel bloque les spermatozoïdes tout en les rendant moins mobiles (et donc moins susceptibles d’atteindre l’ovule). Lorsque l’homme veut redevenir fertile, il suffit d’injecter un solvant pour dissoudre le gel et déboucher les canaux.
Pour être fertile, il faut à la fois avoir un nombre suffisant de spermatozoïdes et que ces spermatozoïdes soient de bonne qualité (ce qui s’évalue à leur capacité à se déplacer). Il existe donc deux pistes pour des contraceptifs masculins : bloquer la fabrication des spermatozoïdes ou inhiber la mobilité des spermatozoïdes.
La fabrication des spermatozoïdes, la spermatogénèse, est régulée par le taux de testostérone dans le corps. Des injections de testostérone permettent d’augmenter sa concentration dans le corps, ce qui bloque la spermatogénèse. C’est ce qu’on observe chez les culturistes qui prennent de la testostérone pour développer leur musculature !
À l’inverse, des progestatifs, sous forme de gel à appliquer sur les bras ou le torse, permettent de diminuer les taux de testostérone, ce qui empêche la maturation des spermatozoïdes. Cependant, ces méthodes ne sont pas encore commercialisées en raison d’effets secondaires jugés trop importants pour le moment.
Une autre piste à l’étude concerne les traitements médicamenteux pour réduire la mobilité des spermatozoïdes, sans recourir aux hormones. Plusieurs protéines ont été identifiées comme cibles potentielles et plusieurs essais sont en cours.
En résumé, actuellement seuls le préservatif et la vasectomie sont des méthodes efficaces et recommandées pour la contraception masculine. Le slip chauffant et l’anneau contraceptif sont disponibles, mais ne sont pas des méthodes validées scientifiquement. Le gel bloquant, les traitements hormonaux et autres traitements oraux sont encore à l’étude. Le futur de la contraception sera en tout cas entre les mains de tous, qu’importe le sexe.