Que cherchez-vous ?

Publicité
09 janvier 2020
Temps de lecture : 2 minutes

Des organes de fourmis inutiles… ou pas!

Photo: bankbank650@depositphotos.com

Pour son édition 2019, notre dossier des Découvertes de l’année s’offre une cure de jeunesse! En plus des textes réguliers de nos journalistes, nous avons demandé à des élèves de la quatrième année du secondaire du Collège Sainte-Anne de Lachine de nous présenter à leur façon les découvertes primées.
La science d’ici vue par les jeunes d’ici!

Coccyx, appendice… Notre corps renferme des organes « inutiles ». Et tout comme les humains, les fourmis possèdent aussi des organes réduits, des vestiges de l’évolution qu’on croyait inutiles. Toutefois, une découverte récente nous démontre que ce n’est pas nécessairement le cas chez les fourmis du genre Pheidole.

Dans sa très célèbre théorie de l’évolution, Charles Darwin expliquait que les êtres vivants sont soumis aux pressions de la sélection naturelle. Cependant, il a observé qu’une colonie de fourmis était en mesure de contrôler elle-même sa composition, c’est-à-dire la proportion d’ouvrières et de soldates. Fascinés, Rajendhran Rajakumar de l’Université McGill et ses collègues ont tenté de démystifier cette énigme de l’évolution.

Les chercheurs savaient déjà que, lorsqu’elles sortent de leur œuf, les larves des fourmis du genre Pheidole sont génétiquement toutes pareilles. C’est pendant leur développement que le reste de la colonie décide lesquelles deviennent soldates ou ouvrières. Au départ, une larve a donc la possibilité de devenir l’une ou l’autre! Le choix se fait par la nourriture que les ouvrières donnent aux larves : une hormone spéciale est ajoutée à la ration des soldates pour stimuler leur développement – et on les nourrit plus, car il faut beaucoup de protéines pour développer leur gros corps, doté d’une large tête et de mandibules surpuissantes.

Bien sûr, de tels changements dans leur alimentation entraîneront des changements dans leur anatomie. En effet, assez tôt dans le développement de la larve destinée à devenir soldate, il est possible de remarquer de petites structures sur leur dos, des « bourgeons d’ailes », qui disparaîtront plus tard. Les ouvrières ne développent pas ces structures.

Au début, les chercheurs se questionnaient sur la raison d’être de ces structures, qu’ils pensaient complètement inutiles. À leur grande surprise, cet organe s’est avéré être, au contraire, très important! En effet, celui-ci est responsable de la transformation de la fourmi en soldate.

C’est ce que les chercheurs ont découvert en entravant le développement de ces petits bourgeons d’ailes. Que ce soit en les retirant chirurgicalement ou en empêchant leur apparition par manipulations génétiques, le résultat était le même : les fourmis soldates n’atteignaient qu’un développement partiel – des soldates incomplètes, preuve que les petits organes « inutiles » jouent en fait un rôle important dans le développement des soldates.

Cette découverte fascinante de l’équipe de Rajendhran Rajakumar invite à réfléchir aux structures « inutiles » chez l’humain. Et si notre appendice, ou même notre coccyx, avait une utilité cachée?

 

Auteurs: Eric Feng, You Yu Fu, Vincent Groulx, Nicolas Neveu, Nathen Patel, Jonathan Tam

 

Lisez la présentation de cette découverte par l’équipe de Québec Science.

Laissez un commentaire
S’abonner
Notification pour
*Votre courriel ne sera pas affiché publiquement
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Publicité