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Tu as probablement déjà vu la dionée attrape-mouche, cette célèbre plante carnivore, celle dont les feuilles ressemblent à de petits pièges à ours qui se referment sur les pauvres bestioles qui, attirées par l’odeur du nectar sucré, osent y flâner. Une fois l’insecte ou l’araignée coincés dans la feuille refermée, la plante sécrète des substances digestives qui, pendant plusieurs jours, dégradent lentement l’infortunée proie. Ainsi, la plante subvient à ses besoins en matière azotée dans les marais et tourbières pauvres où elle pousse.
Mais en plus de son alimentation, la dionée a besoin des insectes pour polliniser ses fleurs. Elle ne peut donc se permettre de les manger – du moins pas tous! Mais une étude parue en 2018 a démontré que la plante attrape rarement ses pollinisateurs. Les feuilles (les pièges) de la dionée se retrouvent près du sol, où elles piègent principalement des fourmis, des insectes et autres bestioles rampantes. Dans le milieu naturel, les chercheurs ont ouvert des centaines de pièges fermés pour découvrir qu’ils contenaient très peu d’insectes ailés.
Les fleurs, elles, poussent au bout d’une tige entre 20 et 30 centimètres au-dessus du sol. Elles sont surtout visitées par des mouches et des abeilles, qui assurent la pollinisation. Cette séparation est vitale pour l’espèce et permet d’assurer la reproduction (insectes ailés) tout en assurant l’apport en nutriments (bestioles marcheuses). Selon les scientifiques qui l’ont étudiée, la dionée pourrait peut-être même dissuader les insectes ailés de descendre au niveau des feuilles par des signaux olfactifs ou visuels que nous ne pouvons percevoir.
La dionée attrape-mouche devrait peut-être être rebaptisée dionée attrape-araignée.