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24 avril 2020
Temps de lecture : 1 minute

Le charme fou des espèces envahissantes

Image : EcoPic @ depositphoto

Cet animal tout mignon est-il inoffensif ? S’il est envahissant, peut-être pas !

Un animal beaucoup trop mignon, une jolie fleur… Et si ces réactions que nous avons face à certaines espèces étaient nocives pour la biodiversité ? C’est ce qu’il s’est passé en Italie en 1997 lorsque l’écureuil gris d’Amérique du Nord (oui, celui de nos régions ici !) a été introduit. Il menaçait les populations d’écureuils roux indigènes. Des chercheurs ont sonné l’alarme et ont tenté de freiner l’établissement de cet écureuil. Mais des militants pour la défense des animaux, trouvant l’animal mignon, ont protesté contre le plan, allant jusqu’à intenter un procès contre l’université des chercheurs. Quand l’équipe de scientifiques a gagné le procès quelques années après, il était trop tard et l’écureuil gris était déjà largement installé dans la région.

Cet exemple est très évocateur d’un phénomène mis en évidence par des biologistes : le charisme des espèces envahissantes.  Originaires d’une autre partie du monde, des espèces deviennent envahissantes lorsqu’elles nuisent aux espèces locales de la région. Aujourd’hui, les espèces envahissantes sont même la deuxième cause de la perte de la biodiversité. Mais si elles sont trop mignonnes, leur invasion peut être facilitée par l’humain!

Par exemple, certains relâchent des poissons d’aquarium dans l’environnement, pratique responsable de près d’un tiers des espèces exotiques envahissantes les plus nocives écologiquement et économiquement au niveau mondial. Or, ces espèces sont principalement choisies au départ pour leur apparence, tout comme de nombreuses espèces végétales ornementales de nos parcs et jardins. Il y a donc plus de chance que ces espèces s’établissent dans l’environnement.

Heureusement, les biologistes de la conservation surveillent les invasions et mettent en place des actions pour les limiter. Cependant, ces mesures ne seraient pas également instaurées selon le charisme de l’espèce. Ainsi les plans de lutte biologique contre une espèce envahissante “populaire” sont élaborés et appliqués plus difficilement. Comme en Italie, les scientifiques font parfois face à l’opposition du grand public !

Autre exemple très emblématique, cette fois en Colombie : au début des années 1980, le chef de cartel Pablo Escobar a importé illégalement 4 hippopotames pour un zoo privé. Après sa mort, ces animaux se sont installés dans les environs et s’y sont reproduits. Malgré les effets négatifs sur les écosystèmes locaux, un contrôle de la population d’hippopotames n’a jamais pu être appliqué, à cause d’une forte opposition de la population. Aujourd’hui, ils sont devenus un atout économique et touristique, au détriment de l’équilibre de l’écosystème.

Selon les biologistes, il faudrait donc évaluer le charisme des espèces dans les études de gestion des espèces envahissantes. À ton échelle tu peux faire quelques gestes pour limiter l’introduction d’espèces exotiques, mais surtout renseigne-toi sur la biodiversité de ta région, en la connaissant, tu pourras mieux la protéger.

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