Le remplacement des énergies fossiles par de l’électricité propre est une des solutions pour améliorer notre bilan environnemental et tenter de ralentir les changements climatiques. Mais, ironiquement, certaines solutions apportent leur lot de pollution. Premier d’une série de deux textes : les batteries des véhicules électriques.
Il y a de fortes chances que ton premier véhicule neuf soit électrique. Les véhicules à essence dégagent du CO2, c’est bien connu, et ce CO2 est responsable de l’augmentation de l’effet de serre qui réchauffe notre planète. Il est donc logique de remplacer les voitures carboniques par des véhicules électriques (V.É.). Tant que l’électricité provient d’une source propre, nous sommes gagnants!
Mais, ironiquement, les V.É. sont plus polluants que leurs équivalents carboniques… lorsqu’ils arrivent en fin de vie! Et ce, à cause de leurs batteries. Remplies de nickel, de cobalt, de manganèse, d’aluminium, elles peuvent contaminer le sol avec ces métaux lourds si on les enfouit telles quelles lorsqu’elles ne fonctionnent plus.
Tous ces métaux pourraient être récupérés et réutilisés, pour faire d’autres batteries par exemple. Mais le problème, c’est que ces métaux ne sont vraiment pas faciles à récupérer dans les batteries. Celles-ci sont constituées de plusieurs centaines de piles électriques rechargeables empaquetées comme des sardines dans une grosse batterie quasi blindée, et collées les unes aux autres par des colles très tenaces.
Il existe des méthodes pour obtenir les métaux rares et coûteux (et polluants) dans les batteries : on peut les brûler pour éliminer certains matériaux et isoler les métaux (ce qui est très énergivore) et on peut les dissoudre par des bains corrosifs (souvent des acides) desquels il est ensuite compliqué de retrouver les métaux dissouts (ce qui expose des travailleurs à des substances très dangereuses).
Le problème, c’est qu’au moment de la conception de ces batteries, on n’a pas la recyclabilité en tête. Le module de batteries d’une Nissan Leaf, par exemple, nécessite deux heures de travail pour être démantelé, et les batteries de Tesla contiennent un ciment de polyuréthane presqu’indestructible.
Mais il y a de l’espoir : le gouvernement chinois, par exemple, a promulgué des lois qui obligent les fabricants à concevoir des batteries faciles à recycler. La compagnie BYD a conçu la batterie Blade, dont les piles peuvent être retirées à la main, sans s’empêtrer dans des câbles ou de la colle.
En 2020, environ 11 millions de V.É. roulaient sur Terre. En 2030, on estime qu’il y en aura 145 millions. Et plusieurs arriveront en fin de vie. Il faudra y voir, pour que le transport vert ne devienne pas noir.