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Le remplacement des énergies fossiles par de l’électricité propre est une des solutions pour améliorer notre bilan environnemental et tenter de ralentir les changements climatiques. Mais, ironiquement, certaines solutions apportent leur lot de pollution. Deuxième d’une série de deux textes : les pales des éoliennes.
As-tu déjà vu un parc éolien? Au loin, dans les montagnes vertes de la Gaspésie et ailleurs au Québec, on voit ces gracieuses hélices blanches qui tournoient dans le paysage, comme autant de gigantesques papillons perchés qui agitent leurs ailes. À ce spectacle particulier s’ajoute le plaisir de savoir qu’en tournant ainsi, ces moulins modernes produisent une électricité propre qui alimente maisons et usines du Québec.
Mais si cette électricité est propre, les éoliennes qui la produisent peuvent malheureusement créer un problème de déchets lorsqu’elles arrivent à la fin de leur vie utile. Les pales, notamment, sont spécialement problématiques : faites d’un matériau composite, fruit du savant mélange de fibres de verre et d’une résine d’époxy, elles sont légères et résistantes, mais particulièrement difficiles à recycler. Démêler les fibres de verre de la matrice de résine est presqu’infaisable.
Une pale d’éolienne a une durée de vie de 20 à 25 ans. De nombreux parcs éoliens dans le monde arrivent à la fin de leur vie opérationnelle. En Europe, on estime que de 2020 à 2023, c’est 14 000 pales d’éoliennes qui seront mises hors service. Juste aux États-Unis, ce nombre s’élève à 32 000 pour la même période.
Très encombrantes, car elles mesurent de 20 à 50 mètres, elles sont un casse-tête à transporter et à enfouir… Mais heureusement, des solutions émergent. Plusieurs d’entre elles consistent à broyer le matériau composite des pales pour l’intégrer à du béton. Des recherches québécoises ont même démontré que du béton « assaisonné » de matériau composite broyé a de meilleures propriétés structurales que le béton standard. Trottoirs, fondations d’édifices, viaduc, les éoliennes d’hier pourraient bien poursuivre leur carrière dans le mobilier urbain. Dans le futur skatepark de ton quartier ?
