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Ton poisson rouge est malade? Aucun risque qu’il te contamine. Les virus et leurs victimes ont co-évolué ensemble pendant des millions d’années et sont “faits l’un pour l’autre”. Un virus ne peut pas changer d’espèce hôte.
En théorie! Mais c’est sans compter les mutations. Au gré des mutations, les virus changent. Et parfois cela leur permet d’attaquer une nouvelle espèce. Quand cette autre espèce est l’humain, on parle de zoonose (du grec zoo, animal et nosos, maladie).
Quelques exemples de zoonoses:
La COVID-19, qui attaque normalement une espèce de chauve-souris, aurait d’abord transité par le pangolin, une sorte de petit fourmilier à écailles, avant d’atterrir chez nous. La maladie d’Ebola provient aussi de chauve-souris. Dans ce cas, la transmission de la bête à l’humain survient périodiquement, d’où les flambées de cette maladie tous les 4-5 ans en Afrique de l’Ouest.
Le SRAS qui a provoqué une épidémie en 2002-2003 provenait aussi de chauve-souris, et la grippe aviaire qui a fait les manchettes en 2004 provenait de volailles. La grippe A (H1N1) de 2009 provenait du porc. Le VIH qui provoque le SIDA a été transmis à l’humain à partir de chimpanzés. Le virus Zika, qui a failli perturber les Jeux olympiques de Rio en 2016 vient lui aussi d’un singe, via un moustique.
Selon les scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé animale, 60% des maladies infectieuses chez l’humain sont des zoonoses !
On estime que de plus en plus de zoonoses émergeront dans les années à venir, car les changements climatiques favoriseront la propagation de pathogènes dans des régions où ils n’étaient pas présents. La destruction de certains milieux naturels incite aussi certaines espèces animales à se rapprocher des populations humaines, augmentant ainsi les risques de transmission entre espèces.