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Ancrée au plus profond de ton cerveau par des milliers d’années d’évolution, la peur est un mécanisme de survie inné, un signal d’alarme qui prépare ton corps à l’action face au danger. Que se passe-t-il dans ton cerveau quand tu as peur ?
Samedi soir, tu as la maison rien que pour toi. Tu t’installes confortablement sur le sofa avec un bol de pop-corn. Soudain, une porte grince au sous-sol. Tu te figes en un instant, l’oreille aux aguets, les pupilles dilatées. Tu sens la chair de poule se propager sur tes bras. Ton cœur bat fort, tu as chaud et ton ventre se noue. Tu as peur.
Même si tu te trouves ridicule, impossible de contrôler cette émotion forte. En fait, il s’agit d’une réaction innée déclenchée par ton cerveau, qui met ton corps aux aguets, prêt à réagir à la menace. Tu ne peux rien y faire !
Au son de la porte grinçante, ton oreille a transmis un signal vers une partie du cerveau appelée thalamus. Celui-ci joue un peu le rôle de centre de distribution et relaie l’information envoyée par tes sens aux autres zones de ton cerveau.
Si l’information transmise semble menaçante, le thalamus l’envoie sans plus attendre à l’amygdale, centre de contrôle des émotions fortes et surtout, de la peur. C’est cette partie du cerveau, une fois activée, qui produit une cascade de signaux destinés à stimuler le système nerveux sympathique. Ce dernier prépare ton corps à l’action en libérant deux hormones dans ton sang — l’adrénaline et le cortisol.
Quand tu trouves finalement le courage de descendre au sous-sol, le cœur battant dans tes oreilles, une boule de poil se faufile entre tes jambes en miaulant. Soulagé, tu remontes en t’assurant de bien fermer la porte. Là aussi, cette émotion est dictée par ton cerveau. Pendant que le thalamus activait l’amygdale pour te préparer à réagir à n’importe quelle éventualité, il envoyait aussi l’information au cortex préfrontal, siège du raisonnement logique. Là, si la menace n’est pas réelle, un signal est envoyé à l’amygdale : « pas de panique, c’était le chat » et tout ton corps se relâche.
La peur n’est pas uniquement une question de réflexes, mais aussi de mémoire. Si plus jeune tu t’es déjà brûlé sur le four, ce souvenir peut resurgir pour te mettre en garde. Grâce à la peur ainsi provoquée, ton cerveau te permet d’anticiper (et d’éviter) les situations dangereuses auxquelles tu as déjà été exposé plus tôt dans ta vie.
Comme quoi la peur peut te rendre service !