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Pour son édition 2021, notre dossier des Découvertes de l’année offre une place aux jeunes! En plus des textes réguliers de nos journalistes, nous avons demandé à des élèves de la quatrième année du secondaire du Collège Sainte-Anne de Lachine de nous présenter à leur façon les découvertes primées.
La science d’ici vue par les jeunes d’ici!
L’imagerie par résonance magnétique, aussi appelée IRM, est une technique d’imagerie médicale qui emploie un champ magnétique pour produire des images de l’intérieur du corps. Toutefois, à cause des différentes marques d’appareils et des réglages qui varient selon les opérateurs, les images obtenues sont pratiquement impossibles à comparer entre elles, même si elles proviennent d’un même patient. Par exemple, quand on veut suivre l’évolution de certaines maladies ou problèmes dans la moelle épinière, un patient ne peut pas changer de machine en cours de traitement car les résultats obtenus ne seront pas comparables d’une machine à l’autre.
Heureusement, une solution a été trouvée. Après cinq ans de recherches, une équipe de 92 personnes menée par Julien Cohen-Adad a mis au point un protocole permettant de créer des images par résonance magnétique de la moelle épinière plus claires et plus justes qu’auparavant. « Notre protocole permet d’avoir des images qui se ressemblent en termes de contraste et en termes de résolution dans tous les hôpitaux dans le monde, » précise le chercheur de Polytechnique Montréal. L’objectif de ce protocole consiste à rendre les images plus facilement comparables entre elles, même si elles proviennent de différentes machines! De quoi empêcher les retards de traitement!
Mais pourquoi passer tant de temps à développer un tel protocole? Pourquoi ne pas faire des radiographies, sachant qu’elles sont beaucoup plus rapides et moins chères à produire que les IRMs? C’est parce que les images créées sont moins détaillées. Contrairement aux radiographies qui utilisent des rayons X, l’IRM obtient des images grâce à un champ magnétique intense et constant. Ce champ ainsi que des ondes radio rebondissent sur la graisse et l’eau du corps. Un capteur reçoit ces ondes et la machine les transforme en images très précises. Lorsqu’on cherche des anomalies dans le corps, comme ,par exemple, une tumeur dans la moelle épinière, on peut bénéficier grandement de la précision des scans IRM.
Malheureusement, la difficulté à avoir des images comparables limitait le potentiel de l’IRM. « L’idée était de proposer un protocole que tous les chercheurs et les techniciens pourront utiliser dans leurs travaux, sans avoir besoin d’ajuster et d’optimiser la qualité des images, » explique Julien Cohen-Adad. Grâce à ses recherches, le «spine generic protocol» est maintenant la solution à ce problème de comparaison.
Un grand nombre d’étapes doivent être respectées lors de la prise d’images, comme bien positionner la colonne pour minimiser la lordose près du cou, faire des analyses en vue 2D, s’assurer que les vues axiales sont centrées sur la colonne et utiliser les mêmes paramètres pour toutes les machines. Grâce à cette découverte, peu importe la machine utilisée, les médecins peuvent maintenant comparer les différentes images.
Maintenant ce standard établi, le groupe de chercheurs l’utilisera pour son prochain projet: déterminer si le sexe ou encore la taille d’un patient peuvent changer la forme de sa moelle épinière. De quoi améliorer encore la fiabilité des futures images!
Auteurs: Alexandru Boiangiu, Mathieu Latendresse, Benjamin Turac, Kenza Elkaissouni, Marianne Simard, Martyna Maslowski, Wu Min Xuan
Lisez la présentation de cette découverte par l’équipe de Québec Science.