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23 janvier 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Une station d’épuration naturelle

Photo: Google Maps

Pour son édition 2021, notre dossier des Découvertes de l’année offre une place aux jeunes! En plus des textes réguliers de nos journalistes, nous avons demandé à des élèves de la quatrième année du secondaire du Collège Sainte-Anne de Lachine de nous présenter à leur façon les découvertes primées.
La science d’ici vue par les jeunes d’ici!

Les racines des saules peuvent filtrer jusqu’à 85% des contaminants présents dans l’eau du sol. Et si on s’en servait pour traiter les eaux usées avant de les retourner à la nature? C’est ce que se sont demandé la doctorante Eszter Sas et son équipe à l’Université de Montréal. Pour les municipalités, le traitement des eaux usées est coûteux et gourmand en énergie. Pourrait-on recevoir un petit coup de pouce de la nature?

Les saules sont réputés pour être naturellement tolérants à la contamination et leurs racines captent l’azote. Après de nombreuses études, Eszter Sas a pu démontrer qu’une plantation de saules peut servir de “station d’épuration”. “Ce n’est pas aussi efficace que la filtration d’un centre d’épuration, explique l’ingénieure en procédés chimiques, mais la plantation a des avantages, tels qu’un coût moins élevé et un taux de filtration plus rapide.”

L’arbre absorbe l’eau par ses racines, puis en prélève les minéraux et les vitamines. Cette eau, filtrée, retourne ensuite dans l’atmosphère par évaporation. Dans les saules arrosés, on a découvert que la biomasse de l’arbre irrigué est plus importante qu’on ne le croyait. L’arbre devient plus gros et grand, ayant absorbé les nutriments comme l’azote et le phosphore.

Les substances fabriquées par les plantes qui, la plupart du temps, protègent des insectes et des infections s’appellent les substances phytochimiques. Chez les saules arrosés aux eaux usées, la composition de l’arbre change par rapport aux arbres “naturels”: certaines substances phytochimiques augmentent en nombre et d’autres diminuent. L’irrigation a aussi grandement affecté les tiges des arbres, colorant en rose la partie sous l’écorce, et pourrait potentiellement augmenter la production de la “colle de bois”, la lignine, un élément de la paroi cellulaire. L’arbre en produit plus pour pouvoir supporter la hausse de biomasse et de nutriments.

Le travail de terrain s’est avéré difficile puisque chacun des saules avait des résultats uniques. De plus, l’identification des molécules trouvées dans les arbres a été un gros défi. Eszter Sas a été témoin de la découverte de deux molécules notamment présentes dans la réglisse et dans les plantes des mangroves, des espèces tolérantes à l’inondation.

“Une station d’épuration représente un coût économique et énergétique pour un service unique : le traitement des eaux.”, affirme Eszter Sas. “Alors qu’une plantation de saules, elle, offre de multiples services en plus du traitement des eaux : la captation de carbone, la génération de biomasse valorisable, une infrastructure verte pouvant favoriser la biodiversité…” Sans compter les nombreuses molécules phytochimiques pour lesquelles on trouvera peut-être des utilités, notamment en médecine.

 

Auteurs: Viviane de Sales Laterrière, Allianna Lambidonis, Peter Hagege, Tara Prem, Gianluca Pozzebon, Arthur Lu, Giuliano Michele Al Asmar

 

Lisez la présentation de cette découverte par l’équipe de Québec Science.

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denise
1 année il y a

on ne pourra JAMAIS sauver les campagnes sans mettre AUX NORMES les villes !!! en France les recyclages de l’eau et de la matière organique sont inexistants !! Les stations d’épuration sont des armes de désertification massive ! non seulement l’eau est jetée en rivières pollue TOUTES les rivières mais TOUTE la fertilité des sols ( la matière organique) disparait dans des incinérateurs ou des décharges ! La France ne manque pas d’eau, la consommation (potable, industrie et agricole) ne représente que 2.5% des précipitations annuelles, mais juste de réserve. Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations (alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% …) ce qui provoque des inondations, un assèchement mathématique des bassins hydrologiques. Tous les ans les indemnités sécheresses et inondations coutent des milliards aux contribuables (sans parler des vies humaines … ) alors qu’avec quelques millions on résoudrait en même temps les deux problèmes. Sans oublier l’énergie propre que peut fournir une turbine associée à une retenue, en France nous avons largement de quoi doubler notre production hydroélectrique !

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