Que cherchez-vous ?

Publicité
22 août 2025
Temps de lecture : 4 minutes

Allergologue

Photo: imagepointfr @ depositphotos.com

Tu ne peux pas t’empêcher de larmoyer en caressant un chat, d’éternuer quand tu es allongé(e) dans l’herbe, ou tu as du mal à respirer après avoir mangé des arachides ? Il s’agit peut-être d’allergies et il serait judicieux de consulter un ou une allergologue !

Ces spécialistes des allergies tentent tout d’abord d’identifier la substance coupable, d’abord en réalisant un interrogatoire, puis par des tests cutanés ou des tests sanguins. Une fois le mystère de l’allergie levé, ces médecins spécialistes aident leurs patients à gérer les difficultés du quotidien et, s’il y a lieu, prescrivent des médicaments ou administrent des vaccins désensibilisants. Une relation de confiance avec les malades est primordiale, car certaines allergies peuvent être très handicapantes.

Allison Kukhta, allergologue

Allison Kukhta travaille au Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue, à Val-d’Or, depuis 2000. D’abord médecin généraliste pendant un an, elle a ensuite choisi d’orienter sa carrière en pédiatrie, puis en allergologie. Seule allergologue de toute l’Abitibi-Témiscamingue, elle soigne des personnes des quatre coins de sa région.

Articles parus dans Québec Science en lien avec la profession d’ingénieur en mécanique :
Quels arbres causent le plus d’allergies saisonnières? 4 avril 2022
Allergies saisonnières : de mal en pis à cause des changements climatiques 27 août 2021
Pourquoi le nombre de personnes allergiques explose-t-il? 3 janvier 2019
Les promesses de la désensibilisation aux allergies alimentaires 3 janvier 2019
Pourquoi les humains ont-ils des allergies? 27 décembre 2018

Entrevue

Entrevue avec Allison

Pourquoi avoir choisi d’être allergologue ?
J’ai toujours voulu être médecin. Je ne sais pas quel a été l’élément déclencheur, mais j’ai toujours adoré les sciences. Lorsque j’étudiais en pédiatrie, le chef de service en allergie et immunologie pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfant, Bruce Mazer, m’a transmis sa passion pour l’allergologie.

Qu’est-ce que cela change pour toi de travailler en région ?
Il est vrai que je suis loin des autres médecins du Québec. Je dois être plus autonome et plus polyvalente ! Je ne peux pas aller dans le bureau d’à côté pour discuter d’un cas avec mes collègues. Évidemment, je peux téléphoner à mes confrères à l’Université de Montréal ou à l’Hôpital Notre-Dame pour avoir un deuxième avis. Quelques fois je dois faire compléter l’évaluation des dépistages sanguins et des examens physiques à Montréal, car je ne peux pas le faire ici.
Les congrès comme ceux de l’Association des Allergologues du Québec ou de la Société Canadienne des Allergies permettent de se mettre à jour et de rester en contact avec des collègues, c’est très important.

Qu’est-ce qui te motive le plus dans ton travail ?
La satisfaction des patients et des patientes lorsque j’identifie leur allergie ! Dans un sens ça leur simplifie la vie, ils savent quel aliment ou quel médicament éviter. Les familles trouvent ça aussi incroyable lorsque je réussis à enlever leur allergie. Ne plus être allergique à des antibiotiques comme la pénicilline simplifie grandement la vie d’une personne lorsqu’elle est malade.

Qu’aimes-tu le moins ?
Être la seule allergologue dans ma région. Je suis très bien entourée où je travaille et j’ai un très bon support de l’équipe. Mais j’aimerais tellement avoir un ou une collègue sur place.

Quelles sont les allergies les plus courantes ?
Chez les enfants, il s’agit d’allergies alimentaires dans 50 % des cas. Les plus fréquentes sont les allergies au lait, aux œufs, au soya, au blé, puis aux arachides et aux noix. Pour 85 % des patients, les allergies s’en vont avec le temps. Les symptômes sont très différents d’un enfant à un autre. Il peut s’agir de difficultés à respirer, de vomissements, la langue qui gonfle ou juste des petites plaques rouges autour de la bouche. Les adultes sont davantage allergiques aux poissons, aux crustacés et aussi aux arachides et aux noix. Viennent ensuite les allergies aux pollens, aux chiens, aux chats, aux acariens…

T’occupes-tu des urgences ?
C’est assez rare, ce sont souvent les médecins urgentistes qui s’en chargent. Il m’est arrivé une fois d’être appelée durant la fin de semaine. La patiente était allergique à un antibiotique qu’il fallait absolument lui administrer, c’était la meilleure solution pour la guérir d’une infection bactérienne. Je devais lui injecter par voie intraveineuse une petite dose du médicament et surveiller son état.

Et toi, as-tu des allergies ?
Oui, je suis allergique aux chats et aux chiens ! Ça a peut-être joué dans mon intérêt pour cette spécialité ! Je n’ai pas d’animaux chez moi.

Les allergies sont-elles de plus en plus fréquentes ?
Oui, mais ça dépend lesquelles. Lorsque je compare les études des années 1970 à 1990, il y a en effet une augmentation générale des allergies. Depuis le milieu des années 1990, on observe une stabilité du nombre de personnes allergiques aux pollens, mais une augmentation de celles aux arachides. Les gens sont plus informés qu’avant et ils consultent plus.

La spécialité d’allergologue requiert-elle des compétences particulières ?
Il faut être à l’écoute des patients et être à l’affût du moindre détail dans l’historique du malade. Il faut évidemment aimer les sciences, car elles nous sont utiles pour répondre à nos questions. Il faut être ouvert aux nouvelles méthodes de travail, il y a régulièrement de nouveaux traitements de désensibilisation, par exemple.

Journée type

Une journée dans la vie d’Allison

À 8 heures, Allison pousse la porte du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue. Sa matinée est consacrée aux tests de provocation. Ils consistent à mettre en contact le patient avec l’aliment ou le médicament pour lequel il a une allergie dans le but de déterminer la dose maximale tolérée ou si l’allergie est guérie.

Ce matin, l’allergologue accueille une patiente de longue date, allergique aux arachides. La spécialiste commence par lui expliquer la procédure du test. Une fois la préparation des dilutions de l’allergène effectuée, la provocation peut commencer. Toutes les 15 minutes, Allison injecte une dose de l’allergène de plus en plus forte. À l’affût des moindres signes, elle a toujours à portée de main de l’adrénaline si une réaction allergique trop forte se manifeste. La patiente reste entre 4 et 5 heures entre les mains d’Allison ou de l’infirmière.

L’allergologue optimise son temps et accueille en même temps de nouveaux patients. Aujourd’hui, des parents sont venus la voir, car les yeux de leur enfant ont fortement rougi au contact d’un chat. Allison décide de réaliser un test cutané : avec un petit pic enduit de l’allergène, elle touche la peau de l’avant-bras de l’enfant. Peu de temps après, un œdème de plus de 1,5 cm apparaît. Il y a 95 % de chance que l’enfant soit en effet allergique aux chats !

La médecin poursuit ses consultations par l’administration d’un vaccin chez un patient allergique aux piqûres d’abeilles. Elle passera la fin de sa journée à s’occuper de ses patients de longue date qui ont des problèmes immunitaires et suivent un traitement spécifique.

Études

Le parcours académique d’Allison

Avant d’être allergologue, Allison a travaillé comme médecin généraliste en 1992 en Ontario. Elle est ensuite retournée aux études et a suivi une spécialisation en pédiatrie à l’Université McGill. Elle s’est finalement spécialisée en allergologie à Denver, aux États-Unis.

Au collégial :

– D.E.C en sciences, lettres et arts
– D.E.C en science de la nature et avoir réussi les cours de biologie et de chimie
– Autre D.E.C et avoir réussi les cours de mathématiques, de physique, de chimie et de biologie.

Les conditions d’admissibilité au programme de médecine peuvent varier selon les universités.

À l’Université :

Pour devenir allergologue, tu dois d’abord faire un doctorat en médecine offert à l’Université Laval, à l’Université de Sherbrooke, à l’Université de Montréal ou à l’Université McGill. Tu devras ensuite suivre deux années de surspécialisation en allergie et immunologie offertes à l’Université McGill ou à l’Université de Montréal.

Pour exercer cette spécialité, il faut être membre du Collège des médecins du Québec. 

Et après ?

L’allergologue peut ouvrir son propre cabinet ou exercer dans les centres hospitaliers, les Centres locaux de services communautaires (CLSC), les Centres de Santé et de Services Sociaux, les cliniques médicales, ou encore les centres de recherche.

Laissez un commentaire
S’abonner
Notification pour
*Votre courriel ne sera pas affiché publiquement
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Publicité