Que cherchez-vous ?

Publicité
11 juillet 2025
Temps de lecture : 4 minutes

Technicien en santé animale

Photo: Sylvain Fortin

Si les vétérinaires sont les médecins des animaux, les technicien-nes en santé animale sont leurs infirmiers et infirmières ! Leur rôle: maintenir Pitou et Minou en santé… et heureux. Un métier idéal pour les amoureux des animaux. 

En clinique vétérinaire, les techniciens et techniciennes taillent les griffes et tondent le poil des animaux, ou assistent les vétérinaires lors des chirurgies. Ils et elles sont aussi responsables de l’accueil de la clientèle, d’expliquer les traitements que l’animal subira, de nettoyer les cages et de faire certaines analyses de laboratoire pour déceler les maladies. 

Mais les technicien-nes en santé animale ne soignent pas que les chiens et les chats. Ils et elles peuvent aussi se spécialiser dans les soins aux animaux exotiques, qu’ils soient petits (oiseaux, reptiles) ou… gigantesques (éléphants, tigres). Tu l’auras deviné, plusieurs travaillent dans des zoos !

Sylvain Fortin, technicien en santé animale
Si la plupart des techniciens en santé animale travaillent avec des chiens, des chats ou des rongeurs, Sylvain Fortin, lui, travaille avec des ouistitis, des anacondas et des jaguars !

Dès la fin de ses études, ce passionné des animaux exotiques a eu la chance d’être embauché comme gardien d’animaux par le Zoo de Granby.

Articles parus dans Québec Science en lien avec la profession de technicien-ne en santé animale:
Expérience au zoo : que font les animaux pendant une éclipse? 4 avril 2024
L’étonnant marché des animaux de zoo 21 octobre 2021
Bon zoo, bad zoo
FIV au zoo: Comment faire bander un éléphant sans le fatiguer 25 juillet 2013

Entrevue

Entrevue avec Sylvain

Depuis quand travailles-tu au Zoo de Granby?
Depuis 1985… et c’est mon premier travail ! Le lundi qui a suivi la fin de mon stage, j’ai été engagé ! Aujourd’hui, je travaille depuis 2008 au Temple, la section sur les animaux d’Amérique du Sud. Avant d’y être attitré, j’ai travaillé avec les grands animaux africains, ainsi qu’à la Maison des reptiles, un pavillon qui n’existe plus aujourd’hui. J’ai aussi œuvré brièvement avec des animaux du Canada au début de ma carrière, dans le secteur aquatique. Je côtoyais, entre autres, des ours polaires, des orignaux, des cerfs et des oiseaux de proie. J’ai eu la chance de travailler avec beaucoup d’animaux au cours de ma carrière !

Le métier de gardien d’animaux demande-t-il des qualités spéciales?
Il faut être bon observateur pour déceler rapidement l’état de santé d’un animal. Les animaux ont tendance à cacher leurs symptômes; les signes de leurs maladies sont parfois subtils.
Il faut aussi faire preuve de patience pour l’entraînement des animaux, car on doit les former pour faciliter leurs soins. Par exemple, on les entraîne à s’asseoir pour le dentiste ou à entrer dans une cage de leur plein gré pour recevoir une injection.

Ensuite, il faut faire preuve de curiosité et d’imagination. On doit garder les animaux actifs, un peu comme s’ils « jouaient » en nature. On dit qu’on « enrichit » le milieu de l’animal.
Finalement, il faut une bonne forme physique : on monte dans des escaliers, on grimpe dans des arbres, on transporte des boîtes… Et on manipule de grosses bêtes parfois lourdes. C’est difficile si on n’est pas en forme !

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier?
Évidemment, j’adore le contact avec les animaux. Saluer un toucan en arrivant au travail le matin, ce n’est pas donné à tout le monde ! C’est très agréable de savoir que les animaux nous reconnaissent et qu’ils savent qu’ils vont manger grâce à nous.

J’aime aussi répondre aux questions du public lorsque je fais des animations éducatives et former les nouveaux gardiens. D’ailleurs, j’aurais aimé être professeur.

J’apprécie les opérations délicates, comme assister à l’insémination artificielle d’animaux en voie d’extinction, ou anesthésier un ours polaire. Ça brise la routine… Mais ce n’est pas toujours rose. Des animaux se blessent. On doit les capturer et les soigner pour qu’ils recouvrent la santé. Mais on a alors la satisfaction de les avoir aidés !

Et qu’est-ce que tu n’aimes pas?
C’est plaisant de nourrir les animaux, mais après, il faut nettoyer ! Ça peut devenir ennuyant à la longue. Un éléphant, ça produit beaucoup de fumier ! Heureusement, nous nous partageons le nettoyage entre gardiens, ce qui laisse du temps pour d’autres tâches plus plaisantes, comme l’entraînement des animaux.

Ton métier est-il dangereux?
Absolument. Des gardiens meurent parfois au travail. À l’automne 2013, aux États-Unis, un éléphant a écrasé un gardien. On travaille avec des tigres, des rhinocéros et toutes sortes d’animaux dangereux. Il y a des risques. Il m’est arrivé en début de carrière de me faire griffer le ventre par un ours brun quand je nettoyais les alentours de sa cage. Je n’avais pas remarqué qu’il était agressif alors je n’ai pas fait attention. Si l’on reste très concentré et appliqué, il est possible de travailler sans blessure grave. Mais on n’est à l’abri de rien !

Une anecdote à nous raconter?
Les animaux sont souvent très rusés. Au Temple, nous avions trouvé une façon d’administrer des comprimés à l’ours à lunettes. On les cachait dans des dates. Or, il est arrivé que l’ours goûte le comprimé puis le crache ! Les animaux ont des habitudes alimentaires précises et détectent les moindres changements ! Il a fallu briser la capsule du comprimé pour mieux dissimuler son contenu.

Journée type

Une journée dans la vie de Sylvain

7 heures du matin. Sylvain et ses collègues gardiens arrivent au Zoo. Il commence par une tournée visuelle des lieux : est-ce que tous les animaux sont à leur place ? Est-ce qu’un jaguar ou un ours s’est évadé ? Est-ce que l’un d’eux est malade, blessé ?

Ensuite, pas de temps à perdre : les animaux ont faim et doivent prendre leurs médicaments ! Au menu: moulée et fruits pour les toucans et les ours, des rats pour l’anaconda, une viande spéciale pour les félins (avec parfois un os au dessert!) et des insectes pour les lézards.

Après s’être rassasiés, les animaux sont prêts pour l’entraînement du matin. Ils doivent être en forme pour le public… et que leur enclos soit propre, ce dont s’assurent les gardiens, juste avant l’arrivée des premiers visiteurs à 10 heures.

Dès 11h30, les visiteurs peuvent assister aux présentations de Sylvain et de ses collègues. Il présente une animation éducative sur l’ours à lunettes ou le jaguar. Au micro, le gardien transmet des informations et répond à toutes les questions du public. C’est une des parties préférées de son travail !

En fin de journée, on soigne les bobos et on donne les médicaments à ceux qui en ont besoin. Les animaux les plus dangereux sont ensuite rentrés dans leur bâtiment pour éviter qu’ils ne s’échappent pendant la nuit.

Sylvain remplit finalement quelques dossiers et sondages envoyés par d’autres zoos. Il termine le rapport journalier du secteur et quitte le zoo à 18 heures. Comme les journées sont bien remplies, il travaille généralement quatre jours par semaine.

Études

Le parcours académique de Sylvain
Sylvain est diplômé en technique de santé animale au Cégep de Sherbrooke. Par la suite, le Zoo de Granby l’a envoyé suivre des formations dans d’autres zoos en Ontario et en France, notamment pour qu’il apprenne à faire voler des oiseaux de proie.

Au cégep:
DEC en techniques de santé animale (trois ans).
Offert dans sept cégeps au Québec: La Pocatière, Sherbrooke, Saint-Félicien, Saint-Hyacinthe, Laflèche, Lionel-Groulx et Vanier (anglais).

Et après?
La plupart des techniciens et techniciennes en santé animale sont embauchés dans des cliniques vétérinaires, pour travailler avec les chiens et les chats ou encore avec les animaux exotiques (oiseaux, reptiles, etc.).

Un autre débouché important est celui des animaleries de recherche, l’endroit où l’on garde les rongeurs et les autres animaux qui servent en recherche médicale dans les milieux universitaires, gouvernementaux et privés. Les techniciens qui y travaillent sont autorisés à faire plus de manipulations, comme des chirurgies mineures ou des injections.

Enfin, une minorité travaille dans des zoos ou dans des fermes d’élevage.

Laissez un commentaire
S’abonner
Notification pour
*Votre courriel ne sera pas affiché publiquement
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Publicité