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05 octobre 2017
Temps de lecture : 2 minutes

Route 666

Cet été, je ne suis pas allé aux États-Unis. C’est pourtant chez moi une vieille habitude. Depuis 50 ans, j’ai tellement roulé ma bosse au sud de la frontière que j’ai fini par avoir la gueule d’un « chauffeur US », la silhouette de ces camionneurs québécois qui s’enivrent d’interstates et de truck stops, promenant leur belle machine entre Sainte-Foy et Santa Fe. Cent fois je suis parti, 100 fois je me suis plongé dans l’histoire de tous ces lieux, heureux comme un enfant qui en apprend toujours un peu plus, un site historique à la fois. Je crois bien avoir roulé dans tous les espaces américains, de la magnifique Chicago jusqu’à Flagstaff, de Tallahassee jusqu’à Anchorage, de El Paso à Omaha, de Charlottesville jusqu’à Bâton Rouge. À chacun de mes voyages, je me suis étonné de tous les paysages et me suis nourri à tous les récits. Mais à l’aube de ma vieillesse, force est d’admettre que l’Amérique de Trump sera venue à bout de mon émerveillement. Si j’ai évité les routes américaines cet été, ce n’est pas à cause de la valeur de notre dollar. C’est que, soudainement, elles avaient perdu de leur charme, comme si elles menaient toutes à des culs-de-sac.

L’élection de cet étrange personnage qu’est Donald Trump nous apparaît encore et encore telle une mauvaise surprise.

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