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29 juin 2017
Temps de lecture : 2 minutes

L’histoire de qui, l’histoire de quoi ?

Arriverons-nous un jour à écrire l’histoire du monde ? Je dirais plus, à écrire l’histoire comme du monde ? Jusqu’ici, nous souffrons le martyre . Pourtant, ce ne sont pas les mises en garde qui ont manqué. Les plus grands philosophes et les plus grands penseurs ont posé la question des fondements épistémologiques de ce qu’on appelle l’« Histoire » avec un grand H. Claude Lévi-Strauss a écrit que l’histoire objective, capable d’embrasser tout son sujet, est une entreprise impossible. Il faut toujours choisir, inclure, exclure et trancher, en fonction d’un plan préétabli, pour ne pas dire d’une intention « pré-structurée ». Vladimir Jankélévitch va plus loin : la seule histoire d’une journée dans la vie d’un seul être est impossible à rédiger. Cela prendrait trop de pages, trop de temps. Nous abandonnerions le projet après quelques heures, puisque chaque seconde demanderait un long chapitre pour seulement décrire le temps et ses contextes. Une chambre, une chaise, un pot de fleurs, l’aiguille de l’horloge, les rideaux, etc. Il faut raconter, depuis le plafond jusqu’au plancher, tout ce qui arrive : la vie d’une poignée de porte; le temps qui patine la surface de cette commode; la peinture qui s’écaille.

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