Une nouvelle étude, publiée dans Science , vient de montrer que la composition de la flore vaginale peut influencer l’efficacité des gels microbicides, utilisés en prévention contre le VIH notamment.
Des essais cliniques avaient montré que le ténofovir, un antiviral pouvant être appliqué localement contre le VIH, était efficace chez les hommes, mais pas chez les femmes.
L’équipe de Nichole Klatt, de l’université de Washington à Seattle, vient de comprendre pourquoi en étudiant la flore vaginale de 688 femmes séronégatives en collaboration avec le Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA).
Chez les femmes dont la flore microbienne est dominée par les bactéries de type lactobacilles (soit 60% des participantes), l’application topique de ténofovir a permis de réduire l’incidence du VIH de 61%. Chez celles dont la flore n’était pas dominée par les lactobacilles mais plutôt par d’autres espèces de bactéries, dont des Gardnerella vaginalis , souvent associées à la vaginose, le gel était trois fois moins efficace.
Il faut savoir que plus d’un million de femmes contractent le VIH chaque année, la plupart en Afrique sub-saharienne, l’Afrique du Sud ayant les taux d’incidence les plus élevés.
Selon l’étude, les bactéries G. vaginalis métaboliseraient très rapidement le composé actif du gel, ne laissant pas le temps aux cellules vaginales de l’absorber.