On a longtemps voulu robotiser les humains; voilà maintenant qu’on veut humaniser les robots. 
L’informatique affective amène les machines à reconnaître, interpréter et même exprimer des émotions quand on entre en contact avec elles. Il y a 20 ans, on s’est attaché à Clippy, le petit trombone de Microsoft Office. Mais ce ne fut pas réciproque. Maintenant, on aimerait bien que les assistants virtuels de la trempe de Clippy s’attachent aussi à nous ou, à tout le moins, qu’ils se soucient de notre bien-être.
Selon des experts, l’avenir ressemble beaucoup plus au film Her qu’on ne le pense. L’émotion est un langage universel que tout le monde possède (sauf votre ex, bien sûr); normal d’en équiper nos machines, disent-ils. Mais dans quelle galère nous embarquons-nous ? Vous n’aimez pas que GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) recueille vos données ? Qu’est-ce que ce sera quand elle collectera vos émotions ?
C’est pourtant là qu’on semble se diriger. Imaginez le scénario. « Aurais-tu envie d’un bon café ? » me demande Mario (nom de mon robot personnel fictif) qui sait que, habituellement, j’ai une petite baisse de régime à cette heure-ci. « Le meilleur latte en ville se trouve à 850 m », me conseille-t-il en fonction des notes attribuées par ma communauté en ligne. « Et n’oublie pas d’appeler ta tante pour son anniversaire.