Une espèce de poisson bien spéciale permet de faire des liens avec une espèce fossile et de mieux comprendre les transformations évolutives.
La biologie évolutive du développement, ou évo-dévo pour les intimes, est un champ de recherche qui recoupe la paléontologie, la génétique et l’embryologie. Elle s’intéresse à la façon dont les organismes se développent, de la conception à la maturité, et à la façon dont ce développement s’est modifié au cours de l’évolution.
Depuis quelques années, la chimère, ce poisson bizarre de la même famille que les requins et les raies, est devenue une star de l’évo-dévo. C’est qu’on a découvert qu’elle était le vertébré dont le génome évoluait le plus lentement. Elle possède de l’ADN « préhistorique », en quelque sorte.
Il n’en fallait pas plus pour attirer l’attention de Cyrena Riley, chercheure à l’Université du Québec à Rimouski, sous la direction de Richard Cloutier. « Il existe plusieurs études sur le génome des chimères, mais on ignore tout de leur développement, c’est-à-dire de l’ordre dans lequel apparaissent et se minéralisent les éléments de son squelette. »
En fait, les chimères, comme les requins et les raies, n’ont pas un squelette fait d’os, mais plutôt de cartilage. Mais certaines parties peuvent parfois être recouvertes d’une fine couche de tissu minéralisé dur.
Séries de croissance