« Ça a été comme un coup de couteau dans le coeur… »
Il y a des ruptures amoureuses qui font plus mal que d’autres et qui peuvent laisser certaines personnes en détresse psychologique intense. Michelle Lonergan appelle ces évènements des blessures romantiques. « Chez ces gens, la détresse peut être très importante et produire des symptômes similaires à ceux du stress post-traumatique, » explique l’étudiante au doctorat à l’Institut de santé mentale Douglas de l’Université McGill.
Comme les soldats qui reviennent du front, comme les victimes d’agression sexuelle, des gens peuvent être fortement traumatisés par une blessure romantique. « On parle ici de gens pour qui tout allait bien et dont la vie chavire soudainement parce que leur conjoint les quitte, est infidèle ou les trahit. Ils font des cauchemars, revivent les événements avec douleur, deviennent dépressifs… »
La chercheuse, sous la gouverne de son directeur Alain Brunet, a tenté de voir si les traitements qui fonctionnent avec les soldats ne fonctionneraient pas aussi chez les blessés du coeur. Une cohorte de 22 personnes, dont certaines sentimentalement blessées depuis une dizaine d’années, a donc suivi un traitement sous propranolol, une substance qui a fait ses preuves chez les militaires en état de stress post-traumatique.
Chez les personnes atteintes, un souvenir est stocké en mémoire avec une émotion intense.