Acceptabilité sociale: l’expression s’est popularisée au cours des dernières années et elle est maintenant inhérente à tous les dossiers concernant les transitions énergétiques. On n’imagine plus de faire passer un pipeline dans une province ou d’implanter un parc éolien sans avoir l’aval des populations locales.
Vraiment ? Maya Jegen, professeure-chercheuse en science politique à l’UQAM, a étudié le contre-exemple parfait : l’implantation des compteurs intelligents, au Québec, il y a quelques années. Rappelons qu’Hydro-Québec a remplacé les compteurs électromécaniques de ses clients résidentiels par des compteurs radiocommunicants depuis le début des années 2010.
« Il n’y avait pas de politique préalable à l’installation de ces compteurs, rappelle Maya Jegen, qui a présenté ses travaux dans le cadre du 85e congrès de l’Acfas . Hydro-Québec est un peu un État dans l’État et elle a amorcé ce changement sans l’aval de la Régie de l’énergie. Ce n’est qu’en 2014 que la Régie est montée dans ce train. »