Illustration: Iris Boudreau
Plusieurs femmes éprouvent de la douleur pendant les relations sexuelles sans qu’une cause médicale puisse l’expliquer. Ce n’est pas pour autant un mal imaginaire.
Dans la longue liste des maladies mentales compilées par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, on trouve les douleurs féminines inexpliquées pendant les relations sexuelles. La bible des psychiatres les a baptisées « trouble lié à des douleurs génito-pelviennes ou à la pénétration ». Étrangement, un tel diagnostic n’existe plus pour les hommes depuis la dernière révision du document en 2013.
« C’est controversé, mais certains diraient que c’est de la psychologisation des douleurs gynécologiques des femmes », indique Sophie Bergeron, directrice du Laboratoire d’étude de la santé sexuelle de la femme et professeure au département de psychologie de l’Université de Montréal. « Pour les hommes, on aura plutôt recours à une explication médicale. On parlera alors de douleurs pelviennes liées à la prostate, alors qu’on ne sait même pas si elles y sont vraiment liées ! »
La vestibulodynie, la douleur vulvaire la plus fréquente, touche de 8 % à 21 % des femmes en Amérique du Nord. Elle est caractérisée par une douleur à l’entrée du vagin. Pour la majorité, elle apparaît lorsqu’une pression est exercée sur la région, lors de la pénétration, par exemple.