Illustration: Cornelia Li
Moins populaire que son homologue intestinal, le microbiote vaginal n’en est pas moins crucial pour la santé des femmes. Et des hommes aussi, en fait !
Dans la boîte de Pétri, l’amas de bactéries ne ressemblait à rien de connu. Sa forme et sa couleur ont intrigué la technicienne de laboratoire, pourtant habituée à ce type d’analyses. Mais cette fois, impossible d’identifier la bactérie en culture provenant d’un échantillon prélevé chez une femme souffrant d’une infection vaginale.
Et pour cause. Les analyses génétiques effectuées peu après par l’équipe du CHU de Québec-Université Laval ont révélé qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce et même d’un nouveau genre de bactérie. « Elle n’a aucun cousin proche, explique Maurice Boissinot, le chercheur qui a dirigé les analyses et publié le génome complet de la bestiole en 2016. On l’a baptisée Criibacterium bergeronii , en l’honneur du fondateur du Centre de recherche en infectiologie et de son fondateur, Michel Bergeron.»
Fruit du hasard, cette découverte serait la microscopique pointe du grand iceberg bactérien qu’est la flore vaginale. « Le microbiote vaginal est le microbiote négligé. Il n’existe pas de catalogue exhaustif des espèces de bactéries présentes dans le vagin, alors qu’on a ce type de données pour la flore intestinale », déplore Maurice Boissinot.