Notre capacité à discerner des visages et des formes dans des objets est amusante… jusqu’à ce qu’elle alimente des croyances et des complots de toutes sortes.
«Paréidolie ». Il se pourrait que ce mot vous soit inconnu; mais ce qu’il désigne vous est certainement familier.
Imaginez-vous, enfant, étendu dans l’herbe avec des amis, par une belle journée. Vous regardez les nuages; le ciel en est plein. Et soudain, l’un de vous lance : « Ici ! La carte du Québec ! » Puis, un autre : « Ici ! Le père Noël ! » Et un troisième : « Là ! Regardez bien : un lapin ! »
C’est la paréidolie qui rend possible ce jeu, c’est-à-dire notre capacité à discerner des formes dans un ensemble de stimulus visuels, ce qui s’avère très utile pour mille raisons, par exemple pour reconnaître l’animal menaçant qui s’avance.
Une branche relativement ancienne de la psychologie, le gestaltisme, ou psychologie de la forme, s’est consacrée à étudier et à décrire comment la perception visuelle organise et met en forme les stimulus.
Le gestaltisme nous a appris, par exemple, qu’on tend à percevoir une image comme une forme sur un fond, et qu’il arrive que fond et forme soient instables, ce qui explique qu’on perçoive telle image comme représentant tantôt deux visages se regardant de profil, tantôt comme un vase.