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23 novembre 2013
Temps de lecture : 1 minute

Un enfant peut-il avoir trop d’imagination?

Photo: Pixabay

Trop d’imagination, chez un enfant, est-ce néfaste? Entrevue avec Frédéric Cerchia, ancien chercheur à l’Université de Lausanne (Suisse), auteur d’une thèse sur l’imagination et le développement de l’enfant. De quoi laisser les enfants croire au Père Noël sans arrière pensée.

L’imagination a-t-elle toujours été considérée comme bénéfique?

Traditionnellement, les philosophes ont toujours vu l’imagination comme quelque chose de négatif. Nicolas Malebranche, un philosophe français du 17e siècle, la considérait comme la « folle du logis », l’ennemi de la raison.

Les philosophes antiques et des Lumières en avaient tous peur. Pour eux, l’imagination s’opposait au développement de la pensée rationnelle.

L’épistémologue suisse Jean Piaget, un des pionniers de la psychologie de l’enfant au 20e siècle, s’est un peu inscrit dans cette lignée. Il a étudié l’imagination à travers les jeux symboliques, ces jeux au cours desquels l’enfant joue à faire semblant, en prenant un bâton pour une épée, par exemple. Pour Piaget, la période « pré-opératoire » de l’enfant, avant l’âge de 7 ans, est caractérisée par l’incohérence de la pensée. L’imaginaire doit être dépassé pour permettre à l’enfant d’entrer dans une pensée rationnelle, logique.

Cela semble en contradiction avec ce que disent les psychologues d’aujourd’hui…

En fait, il y avait deux courants de pensée. À la même époque que Piaget, les psychanalystes comme Donald Winicott considéraient l’imagination comme indispensable pour la santé mentale.

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