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02 janvier 2017
Temps de lecture : 2 minutes

[7] L’anguille dans la botte de foin

Photo: National Geographic Creative

Grâce à l’anguille numéro 28, des biologistes ont élucidé un mystère de plus de 100 ans: la migration des anguilles jusqu’à la mer des Sargasses.

Est-ce la fin ? Prise dans l’obscurité froide d’un caisson de métal, l’anguille numéro 28 ne donne pas cher de ses écailles. Capturée en pleine migration, en même temps que 38 autres anguilles d’Amérique à la hauteur de Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent, elle fait une croix sur sa destination finale, la mer des Sargasses. Elle y était née 20 ans plus tôt; elle retournait s’y reproduire.

Puis, la lumière revient. À Blandford, en Nouvelle-Écosse, la numéro 28 est relâchée en mer, après avoir été transportée par camion pour éviter qu’elle soit attaquée par un prédateur. La voilà libre – ou presque : elle est maintenant affublée d’un émetteur satellite sophistiqué. Rien pour l’empêcher de rallier l’unique site reproducteur de son espèce, situé 2 400 km plus loin, au large des Bermudes.

Et elle y est parvenue, comme l’ont découvert le biologiste marin Julian Dodson et ses collaborateurs. Après avoir suivi une trajectoire rectiligne très précise, elle est finalement arrivée 45 jours plus tard à la limite du site de frai. L’émetteur installé sur elle s’est détaché à ce moment et est remonté à la surface, où les chercheurs de l’Université Laval ont pu le récupérer.

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