Illustration: Cornelia Li
En faisant taire certains neurones, des chercheurs ont apporté la preuve directe du lien entre mémorisation et sommeil paradoxal.
Richard Boyce y a sacrifié quelques nuits de sommeil, mais ses efforts ont payé. Le doctorant a réussi à prouver que le sommeil paradoxal est crucial pour la consolidation de la mémoire. « On s’en doutait, mais personne ne l’avait démontré. Notre étude met fin à 15 ans de débat », se réjouit son directeur de thèse Sylvain Williams, chercheur à l’ Institut Douglas , à Montréal.
Il faut dire que le sommeil paradoxal, découvert il y a plus de 60 ans, est très difficile à étudier. Survenant plusieurs fois par nuit, il se caractérise par une activité intense du cerveau, qui contraste avec l’absence totale de tonus musculaire. Seuls les yeux, derrière les paupières, bougent constamment – d’où son autre nom de REM (pour rapid eye movement ). Pendant le sommeil paradoxal, le cerveau produit des ondes rapides, appelées thêta. On les enregistre principalement dans l’hippocampe, une zone associée à la formation des souvenirs.
« Le problème, c’est que les phases de sommeil paradoxal ne durent que quelques minutes, voire quelques secondes chez la souris. Il est donc ardu de les isoler du sommeil profond pour comprendre leur rôle, explique le chercheur qui est aussi professeur à l’ Université McGill .