L’ordinateur quantique mettra l’internet K.O.
En attendant la construction du nouveau pavillon de l’ Institut quantique de l’Université de Sherbrooke , le physicien Alexandre Blais s’accommode de l’étroit local qui lui sert de bureau. Les choses sont en train de changer pour le jeune chercheur et ses équipiers, alors que l’Institut vient de recevoir 33,5 millions de dollars, la plus importante subvention de recherche de son histoire. Et tout repose, en bonne partie, sur un petit disque métallique à l’aspect futuriste qu’il sort d’un écrin et manipule avec délicatesse.
« C’est un ordinateur quantique; du moins, c’en est le cœur », dit le professeur en tendant son précieux « bijou », fait de saphir et d’aluminium.
Si ce processeur tient dans la main, il en va autrement de son boîtier situé deux étages plus bas : un tube blanc, presque aussi gros qu’un chauffe-eau, est suspendu sous une espèce d’échafaud décoré de nombreux fils et tuyaux, reliés à d’autres machines. « L’intérieur est conçu en pelures d’oignon, explique Alexandre Blais. Chaque couche est plus froide à mesure qu’on se rapproche du cœur. Le processeur est maintenu à une température de quelques millièmes de kelvin. » Peu d’endroits dans l’Univers sont aussi froids.
On se croirait aux débuts de l’informatique, à cette époque où les machines occupaient des pièces entières. Mais ici, on planche plutôt sur l’informatique de demain.