Photo: Anabel Cossette Civitella
Les chercheurs veulent lire dans nos pensées pour nous permettre de contrôler des objets et d’optimiser le fonctionnement de notre cerveau. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ?
«On va bientôt connaître tous tes mots de passe », m’avertit le doctorant à l’Université de Montréal Hamdi Ben Abdesselem. Il blague, mais une petite crainte s’empare de moi, tandis que son collègue, Sahbi Benjamine, pose un casque d’électroencéphalographie (EEG) sans fil sur ma tête. Le casque, avec ses 14 électrodes, est léger et s’installe rapidement.
Sur l’écran où s’affichent les données, neuf émotions ou états sont inscrits dans une colonne. À côté de chacun, on verra bientôt en temps réel le signal émis par mon ciboulot.
Sans mot dire, je visualise mon fiston. La courbe de « joie » grimpe en flèche ! Je constate ce résultat… et le signal « surprise » plafonne !
Le système de Sahbi n’est toutefois pas parfait. « On a un taux de réussite d’environ 68 % pour le moment », explique-t-il. Ouf! mes mots de passe sont saufs !
De toute façon, l’objectif de ces chercheurs n’a rien à voir avec le vol de données. Ils veulent avant tout aider le cerveau à mieux fonctionner, explique Claude Frasson, qui assiste à la scène. Ce professeur s’intéresse, entre autres, aux moyens de faciliter les apprentissages.