La forêt tropicale, c’est un peu la pharmacie du monde. Ses plantes ont été abondamment étudiées pour leurs propriétés pharmaceutiques. Mais qu’en est-il de la flore du Grand Nord ?
Intriguée par cette question, une équipe de chercheurs québécois a décidé de porter son regard depuis Radisson jusqu’à Salluit, même si le nombre d’espèces y est moins grand. « Ça ne veut pas dire que ce qui est présent ne sera pas ultra intéressant ! s’exclame Esther Lévesque, professeure au département des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Les plantes du Nord subissent des stress énormes. »
Et justement, on sait que les conditions hostiles favorisent l’émergence de mécanismes de défense chez les plantes, notamment la production de composants bioactifs. Sous les tropiques, c’est la grande promiscuité des espèces et la diversité des pathogènes et des insectes qui ont probablement poussé les plantes à fabriquer une panoplie de substances ayant un intérêt en médecine.
Au Nord, les froids extrêmes, le dessèchement, le rayonnement UV intense pendant une partie de l’année et les prédateurs affamés sont autant de raisons pour les plantes de produire des métabolites ingénieux pour assurer leur survie.
Si les peuples autochtones du Nord utilisent depuis toujours les plantes dans leur pharmacopée, l’équipe cherche toutefois ailleurs.