Les araignées sauteuses, qui sont dotées d’une excellente vision pour évaluer leur environnement, entendent-elles les sons?
Plus que la question (et sa réponse), c’est surtout la démarche des scientifiques et leur ingéniosité qui méritent d’être soulignées ici.
Une équipe de l’université Cornell, dans l’état de New York, a en effet implanté de microscopiques électrodes dans le cerveau d’araignées pour visualiser l’activité de leurs neurones en réponse à différents stimuli.
C’est en 2014 que l’équipe a réussi pour la première fois cette prouesse: notons que le cerveau de ces arachnides, de l’espèce Phidippus audax , a la taille d’une graine de pavot!
Et ce n’est pas tout: la physiologie des araignées est différente de celle des vertébrés. Leur corps est rempli d’un liquide, l’hémolymphe, qui leur permet de bouger. Elles n’ont en effet ni muscles ni squelette interne. Elles se déplacent (et sautent, en ce qui concerne les araignées sauteuses), grâce à des variations de pression de l’hémolymphe, qui constitue un véritable système hydraulique.
Le hic, c’est que lorsqu’on tentait d’insérer une électrode dans ces bestioles, l’hémolymphe s’écoulait et l’on tuait invariablement le cobaye… L’équipe de Cornell a mis deux ans à peaufiner sa technique.