Lorsque Jo-Ann Lauzon s’est jointe à la Fédération québécoise de l’autisme, le gouvernement du Québec était en pleine consultation en vue d’élaborer une politique qui assurerait des services adéquats pour les autistes et leur famille. Le plan d’action Un geste porteur d’avenir était finalement adopté en 2003. Douze ans plus tard, la directrice de la Fédération fait un bilan désolant de l’action gouvernementale. Elle veut d’urgence sensibiliser Québec afin qu’il augmente ses
ressources, notamment en faveur des autistes adultes, littéralement laissés à eux-mêmes.
Vous dressez un bien triste bilan de la politique Un geste porteur d’avenir… Le Québec n’a donc pas atteint sa cible, selon vous.
Il en est loin! Cette politique du ministère de la Santé et des Services sociaux visait tous les groupes d’âge, mais sa mise en œuvre consiste essentiellement à offrir des services aux tout-petits âgés entre deux et cinq ans. Et même eux sont mal servis.
D’abord, le temps d’attente d’un diagnostic, dans le réseau public québécois, peut atteindre un an et demi. Ensuite, une fois diagnostiqués, les enfants doivent patienter – jusqu’à deux ans dans certaines régions – avant d’avoir accès aux services de thérapie dans un CRDITED [NDLR: Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement].