Décidément, en matière de reproduction, la science fait tomber bien des barrières…
D’abord, dans les années 1990, le clonage a permis de reproduire un animal à l’identique (Dolly, entre autres), sans avoir à passer par une nouvelle fécondation. Ensuite, il y a une dizaine d’années, les scientifiques ont réussi à produire des embryons sans spermatozoïdes, en fusionnant deux gamètes femelles (ou ovocytes). De quoi faire naître des souris issues de deux « mamans » biologiques…Puis, plus tôt en 2016, des scientifiques chinois ont réussi à fabriquer des spermatozoïdes à partir de cellules souches.
Et voilà qu’une étude parue dans Nature Communications le 13 septembre laisse penser qu’on pourrait désormais se passer des ovocytes pour obtenir des embryons.
C’est une surprise de taille, car on pensait jusqu’ici que seul l’ovocyte était capable de « reprogrammer » le spermatozoïde qui le féconde pour utiliser son matériel génétique et donner un embryon viable.
Notez que le spermatozoïde, avec sa tête allongée, son flagelle et son esprit de compétition, est une cellule hautement différenciée. Lorsqu’un spermatozoïde féconde un ovocyte, il doit en quelque sorte perdre son « identité » pour ne devenir qu’une moitié de noyau contenant un demi-génome, capable de donner un embryon… Cette « déprogrammation », complexe, est assurée par l’ovocyte, et lui seul. C’est du moins ce qu’on pensait.