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21 juillet 2016
Temps de lecture : 4 minutes

À voile et à vapeur

 

«J’ai été sept fois au Canada et, quoique je m’en sois bien tiré, j’ose assurer que le plus favorable de ces voyages m’a donné plus de cheveux blancs que tous ceux que j’ai faits ailleurs. » C’est le capitaine Gédéon Nicolas de Voutron qui écrivait ça dans son journal de bord en 1716. Il n’a pas été le seul à avoir des sueurs froides en s’engageant dans le Saint-Laurent où les naufrages se sont comptés par centaines. Notre géant bleu a souvent, été impitoyable.

« On peut bien espérer apprivoiser le Saint-Laurent, mais c’est prétentieux ! Car le fleuve ne change pas. Et il ne changera pas », dit l’ethnologue Alain Franck, conservateur au Musée maritime du Québec. Certes, après quelques explorations, les navigateurs français ont fini par tracer, au XVIIe siècle, une route vers l’intérieur du continent; mais le trajet n’aura jamais été une partie de plaisir. « Entrer dans le fleuve, c’est entrer dans un cimetière marin », a écrit l’illustre historien québécois Marcel Trudel, spécialiste de la Nouvelle-France.

Partis de La Rochelle, Saint-Malo, Honfleur ou Cherbourg, en France, les capitaines calculaient, selon la force des vents et des courants marins, entre deux et trois mois pour traverser l’Atlantique. Déjà, ce n’était pas facile. Mais c’est quand ils arrivaient dans les eaux du golfe que les choses se corsaient.

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