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15 février 2016

Adoption: les élus et les damnés

Il fait plus de 40 °C dans la modeste pièce ombragée de l’orpheli­nat de Ba Vi, à une cin­­quan­taine de kilomètres au nord de Hanoï, au Vietnam. Un ventilateur accroché au plafond peine à rafraîchir la tren­taine de tout-petits allongés sur des tapis de paille. Des nounous en uniforme bleu ciel et quelques bénévoles, venus d’aussi loin que l’Australie et le Canada, bercent les enfants ou leur donnent de la bouillie.

Mélanie Lamarre, une célibataire de 39 ans, originaire de Saint-Jacques-le-Mineur, est venue jusqu’ici chercher sa fille Marie-Li. Elle attendait ce voyage depuis plus de six mois. «Je ruais dans les brancards, raconte-t-elle, à bord de la fourgonnette qui nous amenait de Hanoï à l’orphelinat. Marie-Li qui allait avoir trois ans: il est grand temps qu’elle découvre sa nouvelle vie!» Née prématurément à 29 semaines, la fillette est complètement sourde. Mais lors­qu’elle sera au Québec, elle pourrait recouvrer l’ouïe, espère sa maman adop­tive, grâce à un implant cochléaire. Sauf que, passé l’âge de quatre ans, les chances de succès diminuent.

L’orphelinat Ba Vi est composé d’un ensemble de maisonnettes. Dans celle où Mélanie retrouve enfin Marie-Li, quelques enfants sont atteints de légers handicaps physiques – une fente labiale ou un membre difforme. Mais la plupart des autres semblent en parfaite santé.

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