Illustration Sébastien Thibault
Jusqu’ici, pour comprendre la douleur chronique, on a surtout utilisé des souris mâles. Mais – surprise! – les femelles réagissent différemment. De quoi changer notre manière de comprendre le circuit de la douleur.
Trop de laboratoires vivent dans le passé. À une certaine époque, les scientifiques croyaient que les souris mâles étaient des cobayes plus fiables que les femelles, trop influencées par leurs fluctuations hormonales. On sait maintenant que c’est faux; une méta-analyse regroupant des centaines d’études confirme même que, au contraire, ce sont les mâles qui sont plus instables.
Au Laboratoire de génétique de la douleur de l’Université McGill, il y a depuis longtemps autant de femelles que de mâles qui s’en donnent à cœur joie dans les copeaux de bois et c’est grâce à cette mixité que le généticien Jeffrey Mogil et son équipe ont découvert que les femelles et les mâles n’utilisent pas les mêmes cellules immunitaires pour transmettre le signal de douleur à leur système nerveux.
Voilà une découverte majeure; d’autant plus si elle devait se confirmer également auprès des humains, puisque 70% des patients souffrant de douleurs chroniques sont des femmes.