Au milieu des années 1950, le scepticisme scientifique voyait le jour, sous l’impulsion, entre autres, de Martin Gardner, esprit libre et grand vulgarisateur états-unien. Le mouvement se proposait de mettre le rationalisme au service d’un travail de déboulonnage des croyances aberrantes ou mal fondées.
Cette forme d’hygiène de l’esprit se justifie par des raisons intrinsèques – on veut penser le plus clairement possible –, mais aussi par des raisons instrumentales. Il arrive en effet que certaines des croyances ainsi démontées soient nuisibles, voire dangereuses, aux personnes crédules; par exemple en matière de santé. (Et parfois fort lucratives pour qui en fait la promotion.)
Mais voilà que, depuis quelques années, un nouvel ennemi se profile. Celui-ci réclame de la part des sceptiques un enrichissement de leur arsenal et de leur pratique. Ce nouvel ennemi, c’est le «dénialisme».
Le mot désigne le refus systématique, buté et doctrinaire, de certains faits avérés; même de certaines théories pourtant admises par la communauté scientifique (ou à tout le moins considérées comme très probables). La paternité du concept, transmis et entretenu sur le site web denialism.com , reviendrait aux frères Mark et Chris Hoofnagle, respectivement professeur de droit et chirurgien aux États-Unis.
On pourra être tenté de traduire leur denialism par «négationnisme».