Albert Einstein a connu Hubble. L’astronome, pas le télescope. En 1929, Edwin Hubble, alors âgé d’à peine 40 ans, venait de démontrer que l’Univers était en expansion. Il apportait ainsi un appui de taille à la théorie de la relativité générale. Einstein avait en effet stipulé que l’Univers devait être soit en expansion, soit en contraction. Mais les astronomes de l’époque réfutaient cette idée. Intimidé, Einstein avait maladroitement corrigé ses équations en introduisant une «constante cosmologique», geste qu’il a lui-même qualifié, après la découverte de Hubble, de «plus grande bavure de sa vie».
Bref, Edwin Hubble méritait bien qu’on lui dédie un télescope spatial. D’autant plus que l’astronome avait déjà d’autres exploits scientifiques à son crédit. Par exemple, avant 1924, on considérait que la Voie lactée représentait la totalité de l’Univers, qu’elle mesurait dans les 150 000 années-lumière de diamètre et que ce qu’on appelait «nébuleuses» étaient des objets encore indéfinis à l’intérieur de notre galaxie. Or, Hubble a réussi à mesurer la distance entre le Soleil et la nébuleuse d’Andromède: 900 000 années-lumière, suivant ses calculs de 1923. (Aujourd’hui, elle est estimée à 2,5 millions d’années-lumière.)
La preuve était faite: Andromède se situait à l’extérieur de la Voie lactée et elle constituait en elle-même une autre galaxie. L’Univers était donc immensément plus vaste qu’on croyait.