Un catalogue propose près de 8 000 «modèles» de souris de laboratoire. Pour le bénéfice des chercheurs. Éthique, ce commerce?
Pendant que Mickey Mouse danse la claquette, pilote un bateau à vapeur et joue du piano, au Jackson Laboratory, dans l’État du Maine, les souris œuvrent à sauver des vies humaines, rien de moins. Au risque d’y laisser leur peau.
Sur des étagères de cette institution de Bar Harbor – reconnue comme La Mecque de la production des souris de laboratoire, avec Charles River Laboratories –, plus de 1 500 «variétés» de souris trottent dans leurs cages en attendant de trouver preneur. Elles ont été modifiées génétiquement; certaines servent à étudier le cancer, d’autres à élucider les mécanismes moléculaires responsables du glaucome et d’autres encore à tester des médicaments contre la dystrophie musculaire.
«Ces 1 500 lignées qu’on garde vivantes sur les tablettes, ce sont nos modèles les plus populaires», explique Charlie Miller, directeur du marketing au Jackson Laboratory, une organisation sans but lucratif qui vend chaque année entre 2 millions et 2,5 millions de souris à des chercheurs aux quatre coins de la planète. «Nous avons plus de 6 000 autres variétés que nous conservons à l’état d’embryons congelés, poursuit le directeur. Quand un chercheur passe une commande, on implante quelques embryons dans l’utérus d’une femelle pour qu’elle accouche des souris transgéniques désirées.»