Partie 1/4 (voir aussi: 2/4 )
« Canadiens, c’est le moment d’agir. N’attendez pas que les Boches viennent mettre tout à feu et à sang au Canada. Canadiens, soyez hommes! Ne restez pas en arrière. Enrôlez-vous dans nos régiments canadiens-français .»
L’affiche de propagande produite par le Comité de recrutement canadien-français ne fait pas dans la dentelle pour inviter des volontaires à s’engager. L’illustration a même des relents xénophobes: une femme, avec son enfant dans les bras, tout juste abattue par un soldat allemand.
C’était il y a 100 ans. Près de 65 000 Canadiens français s’enrôleront à un moment ou l’autre pour faire la Grande Guerre sous les drapeaux de l’empire britannique. Une guerre entre deux âges. On verra les premiers chars d’assaut partager les champs de bataille avec près de 10 millions de chevaux, avec des catapultes pour lancer des grenades et avec des canons tirés par des cyclistes. Lors de leur entraînement à la base de Valcartier, qui vient alors d’être installée près de Québec, les officiers apprennent encore le maniement du sabre et de l’épée.
«On avait l’idée que les guerres se gagnaient grâce au courage du soldat, à l’assaut et même au corps à corps», note Carl Bouchard, professeur d’histoire à l’Université de Montréal. Le courage? L’aversion pour les Allemands?