Le petit creuset de métal se fait brasser frénétiquement dans tous les sens comme une boîte de peinture à la quincaillerie. On peut entendre les billes d’acier qui ricochent à l’intérieur. «C’est un appareil à broyer du silicium, explique le chimiste Lionel Roué dans son laboratoire du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Varennes. C’est là notre façon de produire des matériaux nanostructurés pour pas trop cher.» Si simple?
Après une dizaine d’heures de ce traitement de choc, la matière obtient en effet des propriétés nanométriques. «Sous l’impact des billes d’acier, le silicium se casse, puis se ressoude, se recasse, se ressoude, puis se casse encore… À la fin, on obtient des particules de l’ordre du micron, qui sont en fait des assemblements de particules plus petites, de l’ordre du nanomètre; en somme, des grappes de nanoparticules », dit le chercheur.

Et qui dit nanoparticules dit potentiel industriel fabuleux. Ce silicium concassé mécaniquement pourrait permettre de concevoir des batteries rechargeables dotées d’une plus grande autonomie. Un progrès salué par la revue Energy & Environmental Science en mai dernier.