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27 novembre 2013
Temps de lecture : 2 minutes

J’ai laissé mon cœur à Coquitlam

Vol AC183, Vancouver-Montréal. Au décollage, nous traversons les brouillards et les brumes de la côte ouest, puis nous survolons les neiges éternelles des Rocheuses, les damiers monotones des champs dans les Prairies, le couvert ténébreux des forêts de l’Ontario et du Québec, parfois surpris par les reflets des Grands Lacs.

Cinq heures de vol avant que le commandant réduise le régime des moteurs, au-dessus du mont Tremblant. Mais je suis bien le seul à avoir suivi le vol, de la première à la dernière secousse. Attachés à leur fauteuil, les passagers s’adonnent à des jeux électroniques, regardent des films, examinent l’écran de leur ordinateur; puis ils dorment. Que faire d’autre? Très peu conversent, personne ne regarde par le hublot; d’ailleurs les volets sont tous abaissés. Le Cana­da, finalement, est une aile d’avion. Le Canada, c’est un bruit de moteur à réaction, entendu à l’intérieur d’une cabine fuselée. Le Canada sent le kérosène. Il goûte le wrap au poulet, le mauvais café. Le Canada, c’est cinq heures de sommeil ou bien deux films catastrophe.

«À quoi penses-tu quand tu survoles le Canada?» Je ne pense à rien de particulier. J’imagine Hank Williams en train de composer Jambalya on the Bayou en 1952. Je pense à Lucille Marie Raymonde Savoie qui fut la première chanteuse canadienne à vendre plus de un million de disques.

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