Autoportrait de Curiosity sur le sol de Mars. En bas à gauche, on peut voir les traces laissées dans la dune de sable par les petits coups de pelle données par le robot. En arrière-plan, les contreforts du Mont Sharp.

Sur le sol, le silence est revenu et la poussière est retombée. La sonde Mars Science Laboratory (MSL) – le Laboratoire scientifique pour Mars – vient de larguer sur la planète rouge un bijou de technologie appelé Curiosity. C’était le 6 août 2012.
«Une fois qu’il s’est posé, il a fallu deux semaines pour faire toutes les vérifications, raconte Richard Léveillé, scientifique planétaire pour l’Agence spatiale canadienne et membre de l’équipe de la mission. Curiosity est resté sur place pendant qu’on envoyait des commandes et recevait les confirmations que tout était en ordre après l’agitation de l’atterrissage.» Hormis un pépin mineur (un mât météorologique endommagé), tout fonctionnait; cela a permis depuis à l’astromobile-laboratoire de prendre 100 000 photos et de transmettre 240 Go de données.
Son site d’atterrissage, nommé «Bradbury» en hommage au maître de la science-fiction états-unien Ray Bradbury (dont l’un des ouvrages s’intitule Chroniques martiennes), se trouve dans le cratère Gale, une grande zone d’impact météoritique large de 150 km qu’on soupçonne d’avoir déjà contenu un lac. «Le cratère Gale a été choisi entre autres parce qu’une étrange montagne, le mont Sharp (officiellement rebaptisé, en mai 2012, Æolis Mons, qui culmine à 5 500 m au-dessus de la plaine, NDLR) se trouve en son centre. Une telle montagne, remarque M. Léveillé, à un endroit où s’est écrasée une météorite, est intrigante.