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26 novembre 2013
Temps de lecture : 3 minutes

[2] Marquées à vie

Illustration: Anthony Tremmaglia

À partir d’une radiographie des poumons, un pneumologue peut habituellement déterminer si son patient a abusé du tabac au cours de sa vie. Jens Pruessner, lui, arrive à savoir si une personne a été victime de traumatismes sexuels ou psychologiques durant son enfance, en scrutant des images de son cerveau. «Regardez ici, la zone en mauve», dit le chercheur, en pointant sur son ordinateur portable le cortex sensorimoteur d’un cerveau affiché à l’écran. «Il est plus mince que la normale», commente-t-il.

On savait déjà que les événements traumatisants pouvaient modifier l’expression de certains gènes, mais c’est la première fois qu’on constate qu’ils peuvent altérer de façon permanente les structures du cerveau. Psychologue professeur à l’Université McGill et chercheur à l’Institut univer­sitaire de santé mentale Douglas, Jens Pruessner a fait part de cette étonnante découverte dans l’ American Journal of Psychiatry. Un résultat qu’il a obtenu en collaboration avec Christine Heim, qui dirige l’Institut de psychologie médicale de l’Hôpital universitaire de la Charité de Berlin, en Allemagne.

Leur équipe a recruté 51 femmes victimes de traumatismes durant l’enfance. Certaines avaient été négligées par leurs parents, d’autres avaient été battues. D’autres encore avaient été victimes de violences verbales ou sexuelles.

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