Avec ses 66 antennes installées en réseau dans le désert de l’Atacama, ALMA se comporte comme un télescope de 16 km de diamètre. C’est grâce à cet instrument unique que les astronomes ont pu observer d’énormes galaxies à flambées d’étoiles, nées moins de 2 milliards d’années après le big bang.
Enfant, Yashar Hezaveh demandait à ses parents de le conduire à une cinquantaine de kilomètres de Téhéran pour observer le ciel. «On ne voit pas les étoiles en ville à cause de la pollution lumineuse», se désole l’Iranien installé au Canada depuis l’adolescence. Aujourd’hui, à 32 ans, l’astronome n’a même plus besoin de sortir de son bureau pour scruter le firmament. Il lui suffit d’étudier, sur l’écran de son ordinateur, les images transmises depuis le Chili par le nouvel observatoire international ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) inauguré l’an dernier à 5 000 m d’altitude. En fait, ALMA est un ensemble de radiotélescopes, qui agit comme un unique télescope géant d’un diamètre de 16 km!
Pas étonnant que Yashar Hezaveh et ses collègues puissent voir ce que personne d’autre n’a observé avant eux: des galaxies à flambées d’étoiles ( starburst galaxy , en anglais) situées à plus de 12 milliards d’années-lumière de la Terre.
«Les galaxies sont composées d’étoiles, mais aussi de trous noirs, de gaz et de poussières», explique Yashar Hezaveh qui est stagiaire postdoctoral à l’université Stanford, en Californie, après avoir récemment terminé son doctorat à l’Université McGill. «Les poussières et les gaz peuvent à l’occasion entrer en collision et former de nouvelles étoiles.