Grâce au laser, My Ali El Khakani a réussi à synthétiser des nanomatériaux hybrides, très prometteurs pour l’énergie solaire. Leur force? Ils contribuent à générer un courant 1 000 à 100 000 fois plus rapidement que les matériaux concurrents. Photo: Christian Fleury
Bang! Bang! Dans son laboratoire, le physicien My Ali El Khakani tire à bout portant, et tout lui sert de cible. Un genre de cow-boy? Un tireur d’élite, plutôt. Il est spécialiste des lasers avec lesquels il pulvérise la matière à l’échelle nanoscopique et réalise des assemblages inédits de matériaux.
Drôle de méthode? «L’un des défis des nanotechnologies, c’est de créer des nanohybrides aux propriétés encore jamais vues, en combinant des matériaux différents, explique le chercheur du Centre Énergie Matériaux Télécommunications de l’INRS à Varennes. Déjà, on peut parvenir, par des processus chimiques, à coller diverses nanoparticules sur des nanotubes de carbone. Mais cela n’est possible que si on traite d’abord la surface des nanotubes, ce qui leur fait perdre certaines propriétés. Nous avons réussi à le faire directement par des procédés physiques qui préservent les propriétés attendues des matériaux.»
Le truc développé par My Ali El Khakani et son équipe consiste à pointer un laser ultraviolet sur une petite pastille de sulfure de plomb – la cible – et à tirer à pleine puissance. Le laser provoque une destruction très localisée de la matière. Atomes, noyaux et électrons sont alors projetés en un nuage de particules que les physiciens appellent plasma.