« Le poulet aux hormones est un mythe qui a la vie dure ! Il vient d’une expérimentation à petite échelle faite dans les années 60 pour « chaponiser » les poulets avec du diéthylstilboestrol, une hormone interdite au Canada depuis 1973 ! », explique la vétérinaire Martine Boulianne, de l’université de Montréal.
Au pays, aucune volaille (ni porc, ni veau, d’ailleurs) n’est dopée aux hormones. On ne peut pas en dire autant des bovins adultes, qui sont engraissés sous stéroïdes, en plus de recevoir, pour certains, des antibiotiques comme facteurs de croissance. Six stimulateurs de croissance hormonaux, naturels et de synthèse, sont ainsi autorisés au Canada.
« Ces hormones, souvent un mélange d’estrogènes et d’androgènes, sont administrées sous forme d’implant au niveau de l’oreille. Cela augmente l’efficacité alimentaire : avec moins de nourriture, l’animal produit plus de muscle, explique Sébastien Buczinski, spécialiste des bovins à l’université de Montréal. En payant un dollar d’implant, les éleveurs récupèrent 10$ de viande ! ». Car un implant porté 100 à 200 jours, pendant la période d’engraissement, donne 5 à 15 % de muscles en plus, environ 30 à 40 kg de viande par animal.