En Russie, une nouvelle drogue, le krokodil, fait des ravages. Substitut bon marché de l’héroïne, on craint maintenant qu’elle se répande dans le monde. On en aurait trouvé en Ontario.
Russie. Il n’a fallu qu’une mauvaise injection à Boris pour que le krokodil (en russe) se mette à dévorer son bras. «J’ai raté la veine et je me suis piqué dans le muscle. Ça a tout de suite commencé à pourrir.» Huit heures plus tard, en pleine nuit, il courait dans les rues d’Ekaterinbourg, en direction de l’hôpital. Le médecin n’a eu d’autre choix que de procéder à l’ablation d’une partie du biceps et du triceps de son bras gauche pour freiner l’expansion de la gangrène.
Héroïnomane depuis plusieurs années, Boris avait commencé à consommer cette drogue un mois plus tôt: «Je n’arrivais plus à dénicher d’héroïne nulle part. Il fallait que je trouve quelque chose à m’injecter. Et le plus simple, c’était le krokodil.»
En Russie, rien n’est en effet plus facile que de se procurer les ingrédients servant à concocter la désomorphine, le nom savant du krokodil: des comprimés antidouleur à base de codéine (un dérivé de la morphine), de l’essence, de l’iode, et quelques produits ménagers font l’affaire.
Il suffit de quelques clics sur Internet pour trouver la recette.