Professeur de médecine à l’Université de Montréal, chef du service de médecine génique du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal dont il est le fondateur Médecine sur mesure
Propos recueillis par Dominique Forget
© Paul Bordeleau Au début de votre carrière, dans les années 1970, vous avez annoncé que l’espérance de vie atteindrait bientôt 90 ans au Canada. Maintenez-vous votre prévision?
J’ai reçu un blâme du Collège des médecins à cause de cette déclaration! On jugeait à l’époque que c’était irréaliste. Depuis, l’espérance de vie au Canada est passée de 74 à 81 ans. Elle va continuer à s’allonger. Après tout, l’homme est biologiquement programmé pour pouvoir vivre jusqu’à 110 ans, voire 120 ans. Grâce aux progrès de la science, nous allons nous rapprocher toujours plus de cette limite.
L’espérance de vie a fait un bond important après la Deuxième Guerre mondiale, avec l’apparition des antibiotiques. À partir des années 1970, c’est l’avènement de la biologie moléculaire qui nous a permis de gagner plusieurs années. Avec ses techniques, nous avons pu élucider les mécanismes de fonctionnement de la cellule à une échelle très fine, comprendre les dérèglements responsables de certaines maladies et les corriger avec des médicaments. Dans les prochaines années, ce sont les percées en génomique qui vont nous permettre de vivre encore plus vieux.