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06 août 2012
Temps de lecture : 2 minutes

Voile d’ignorance

Jusqu’à récemment, je n’avais jamais ressenti de honte à montrer mon passeport canadien. Un malaise, oui – je suis indépendantiste, ce n’est un secret pour personne –, mais pas de honte. Le Canada a toujours eu bonne réputation dans le monde. Le passeport canadien aussi.

Mais tout cela a basculé ces dernières années. Les changements climatiques sont désormais traités comme une chimère par le gouvernement; d’une force de paix, l’armée canadienne est devenue une force de guerre; les demandeurs d’asile, y compris les enfants, sont mis en prison; l’éducation et la réadaptation sont remplacées par des peines carcérales; la torture est devenue acceptable, pourvu qu’elle soit le fait d’un allié du Canada. Et, comme si ce n’était pas assez, des interventions tout aussi tonitruantes que savamment orchestrées remettent en cause l’abolition de la peine de mort et le droit à l’avortement.

On pourrait voir dans ces change­ments l’expression d’une idéologie conservatrice qui n’attendait que son heure. Après tout, l’ouest du pays peste depuis belle lurette contre les politiques plus progressistes alimentées par les territoires du centre du Canada. Mais il y a davantage. Nombre des changements de cap adoptés par le gouvernement cana­dien sont aussi les symptômes d’une profonde allergie de l’administration Harper à l’égard de la connaissance, de la recherche et de la science.

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