Tout le monde le fait ou presque: les reptiles, les poissons, les chiens, les chats, les bébés, les grands-mères, les Chinois, les astronautes, Angelina Jolie et le dalaï-lama. Plusieurs fois par jour, partout sur la planète, à peu près tous les vertébrés répondent à ce besoin irrépressible, bâiller. 
Aussi curieux que cela puisse paraître, cet acte involontaire se déroule selon une séquence de mouvements qui ne varie pas, du lézard au primate. D’abord une longue inspiration, puis la bouche s’ouvre grande, la tête se renverse, les yeux se ferment et – au paroxysme – le souffle se coupe momentanément. S’ensuit une expiration rapide et une sensation de bien-être. Du début à la fin de cet étrange rituel, six secondes s’écoulent en moyenne.
On rit quand c’est drôle, on se gratte quand ça pique, on éternue quand le nez chatouille, mais pourquoi bâille-t-on? «Le bâillement existe chez les vertébrés depuis des millions d’années, affirme Olivier Walusinski. Il est donc plausible de penser qu’il remplit une fonction essentielle.» Ce médecin généraliste français qui se passionne pour le bâillement compile depuis 30 ans tout ce qui s’écrit là-dessus. Résultat, un site Web de plus de 10 000 pages, aujourd’hui la référence mondiale sur le sujet malgré son abord touffu et un peu brouillon.