Fractures: Visser dans le mille
Les plaques et vis de métal utilisées pour réparer les fractures des os pourraient bientôt être dépassées.
Le soleil s’est couché depuis longtemps lorsque la sirène d’une ambulance déchire le silence de la nuit. Elle file vers l’Hôpital général de Montréal. À son bord, un jeune homme qui, au volant de sa voiture une demi-heure plus tôt, s’est fait heurter de plein fouet par un chauffard. À l’hôpital, des radiographies révèlent l’étendue des dégâts: fracture des deux chevilles, fracture ouverte du tibia, fracture du fémur, dislocation de la hanche, fracture de l’humérus, du radius et du scaphoïde.
Des gens comme ce jeune homme, les docteurs Paul Martineau et Edward Harvey, chirurgiens orthopédiques, en ont opéré des dizaines au Centre Universitaire de Santé McGill. Dans leur coffre à outils, il y a des plaques de métal, des vis et des clous. C’est grâce à cette quincaillerie qu’ils ressoudent les os cassés. Mais le scaphoïde, un petit os situé en bas du pouce, leur donne du fil à retordre. «La vis de métal que l’on pose habituellement au centre du scaphoïde est trop grosse par rapport au volume de l’os, qui n’a pratiquement plus de place pour se régénérer», explique le docteur Martineau.